Textes

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Un texte est une série orale ou écrite de mots perçus comme constituant un ensemble cohérent, porteur de sens et utilisant les structures propres à une langue (conjugaisons, construction et association des phrases...). Un texte n'a pas de longueur déterminée sauf dans le cas de poèmes à forme fixe comme le sonnet ou le haïku.

L'étude formelle des textes s'appuie sur la linguistique qui est l'approche scientifique du langage.

Le "Faust" de Goethe et le "Docteur Faustus" de Marlowe sont des textes.

Le Tarfuffe de Molière est un très bel exemple de magnifique texte en alexandrins.

Extrait :

Tarfuffe

Ah pour être dévôt, je n'en suis pas moins homme

Et lorsqu'on vient à voir vos célèstes appâts

un coeur se laisse prendre et ne raisonne pas

Je sais qu'un tel discours de moi paraît étrange

Mai Madame après tout je ne suis pas un ange

Et si vous condamnez l'aveu que je vous fais

Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits

Dès que j'en vis briller la splendeur plus qu'humaine

De mon intérieur vous fûtes souveraines

De vos regards divins l'inneffable douceur

Força la résistance où s'obstinait mon coeur.

Néron

Excité d'un désir curieux,

Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux,

Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,

Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes,

Belle, sans ornements, dans le simple appareil

D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil.

Que veux-tu ? Je ne sais si cette négligence,

Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,

Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs,

Relevaient de ses yeux les timides douceurs.

Quoi qu'il en soit, ravi d'une si belle vue,

J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue :

Immobile, saisi d'un long étonnement,

Je l'ai laissé passer dans son appartement.

J'ai passé dans le mien. C'est là que, solitaire,

De son image en vain j'ai voulu me distraire.

Trop présente à mes yeux, je croyais lui parler,

J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler.

Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce;

J'employais les soupirs, et même la menace.

Voilà comme, occupé de mon nouvel amour,

Mes yeux, sans se fermer, ont attendu le jour.

Songe d'une nuit d'été

Démétrius

O Hélène, déesse, nymphe, parfaite, divine !

A quoi, mon amour, vais-je comparer tes yeux ?

Le cristal même est boueux. O comme elles paraissent mûres

Tes lèvres, ces cerises qui s'embrassentj, comme elles sont tentantes !

Le blanc pur de la neige glacée des cimes du Taurus,

Balayé par le vent de l'est, tourne au noir corbeau

Quand tu lèves ta main. O laisse-moi embrasser

Cette souveraine du blanc pur qui scellera ma félicité !

Puck

C'est l'heure où le lion rugit,

Et où le loup hurle à la lune;

Où ronfle le laboureur engourdi,

Recru de sa tâche importune.

C'est l'heure où les tisons rougeoient,

Et où la chouette au cri strident,

Rappelle au malheureux sans joie,

Que c'est le linceul qui l'attend.

Voici venue l'heure de nuit

Où les tombeaux ouvrant leurs pierres,

Laissent échapper leurs esprits

Qui errent près des cimetières.

Et où nous, les fées, qui fuyons

Sur le char de la triple Hécate

Le soleil et tous ses rayons,

Poursuivant l'ombre comme un rêve,

Nous folâtrons;

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omniprésent